mardi 4 mai 2010

On se fait un ciné ?

Maintenant que le temps d'ensoleillement ne nous laisse plus le loisir d'apprécier l'intimité et le calme des instants nocturnes, il est toujours plaisant de se réfugier dans les salles obscures pour profiter d'un bon film entre amis! C'est ainsi que pour vous, j'ai testé le cinéma en Islande.

Le premier film que j'ai eu l'occasion de voir ici fût Shutter Island, avec Leonardo di Caprio. Et si j'en entends un dire: "Mais queeuuaaaa?! Tu n'as pas vu Avatar?!", je lui répondrais ce que jadis Mr. Propre à répondu à une ménagère insatisfaite: "Et alors, tu vas me tirer les cheveux ?".


Je m'engageais donc dans la salle du Regnboginn (le cinéma de l'arc-en-ciel) avec un gros paquet de pop-corn sous le bras, prêt à savourer chaque instant d'une expérience cinématographique dont on m'avait vanté les mérites. Alors que l'écriteau format A4 imprimé sur papier 80g et scotché au mur menaçait mon film de par un standing hasardeux, la salle était de taille moyenne et la dizaine de rangées de gros fauteuils était suffisamment espacée pour me permettre d'étendre mes petits petons.

Au bout de 10 minutes j'étais déjà dans le film, et contrairement aux Etats-Unis personne pour gueuler et de sortir de ma concentration extrême. C'est après 1h 06min et 30sec que l'insoupçonnable se produit: coupure dans le film, comme ça au milieu d'un dialogue! Je me retourne alors vers les autres spectateurs, cherchant des yeux une explication, ou au moins un soutient pour aller protester contre les auteurs de cet odieux massacre. Mais non, tout le monde a pris sa petite veste et s'est dirigé vers l'entrée... Encore sous le choc, je demande à Una de me fournir une explication sur cet acte de terrorisme cinématographique.


"Well, that's the case in all the movie theaters in Iceland" (Bin c'est le cas pour tous les cinémas en Islande) me répond t'elle l'air de rien. En effet, les cinémas on adopté un système de mi-temps qui permet au spectateur d'aller se ravitailler en pop-corn après un bon pipi. Alors que certains de mes amis doivent crier au génie et se promettent d'aller visiter cette terre promise, je dénonce le primitivisme dont font preuve les projectionnistes en coupant aléatoirement, et souvent aux moments les plus inopportuns. Il était extrêmement difficile de se remettre dans l'ambiance du thriller après une pause de 15minutes dans les couloirs arc-en-ciel du cinéma.

Malgré tout, le film était plutôt chouette, et j'ai même revu deux autres films là bas.

Une nouvelle menace pour les populations...

Il s'agit d'un message de prévention à l'adresse des populations mondiales qui pourraient être amenées à approcher les produits Opal.

L'objet du méfait, ne faites pas confiance à sa belle couleur de pomme verte

Les faits:
- Il y a trois semaines environ un étudiant tchèque de ma connaissance à essayé un bonbon "Opal", modèle vert. Après quelques secondes de mastication de ladite friandise aromatisée au réglisse, sa molaire supérieure gauche a cédé sous la pression. La dent brisée en son milieu, en plus d'infliger d'atroces souffrances à son propriétaire, a contraint ce dernier à une visite chez le dentiste.
- 4 jours avant cet évènement dramatique, la compagnie Opal était poursuivi en justice par une mère dont le fils s'était brisé une dent sur la même confiserie.
- Une semaine à peine après l'incident sur notre ami tchèque, c'était au tour d'une dent roumaine de tomber sous les assauts d'un Opal trop dur.

Cette fois, s'en était trop, et je ne crois pas aux coïncidences... il était donc de mon devoir d'avertir les citoyens. L'Islande a entamé son plan de conquête du monde à l'aide d'armes discrètes mais néanmoins perverses. L'opération n'en est néanmoins qu'à ses balbutiements, et après le volcan et les bonbons trop durs, qui sait jusqu'où cette île démoniaque est capable d'aller pour atteindre ses objectifs. Restez sur vos gardes, je suis encore sur place pour 16 jours et tenterai d'infiltrer les réseaux qui semblent liés à l'odieux complot.

"Vous m'attraperez jamais"
(Photo prise par un radar à la suite d'une mission de repérage)

samedi 1 mai 2010

Trip to the East

Je vous avais promis un article tout neuf sur le voyage organisé par notre petit groupe d'étudiants à travers le sud-est de l'Islande. Il est donc temps de vous faire partager ce fabuleux périple qui fut nôtre le temps d'un week-end.

Le comité international auquel j'appartiens se charge de faire le lien entre les étudiants étrangers, les islandais, et l'administration de l'université. Cette intégration est un processus compliqué qui nous force à redoubler de créativité dans notre choix d'évènements sponsorisés. Les voyages autour de l'Islande sont logiquement une part importante de notre stratégie promotionnelle, puisqu'elle nous permet un rapprochement subtile vis-à-vis des participants. Le mécanisme est à toute épreuve: les étudiants émerveillés par la magie des étapes proposées relâchent leur attention, et c'est là qu'on gagne leur confiance par le biais d'une distribution généreuse d'alcool(s). Nous avions donc planifié une virée digne de ce nom censée emmener les participants de stupéfaction en extase, à travers un itinéraire réglé au poil de cul.

"Attends! Je travaille ma chute"

SAMEDI:

- Départ de Reykjavik à 9:00 précise et droit devant jusqu'à Seljalandsfoss pour une petite pause.
- Continuons jusqu'à Skógarfoss, une immense et impressionnante chute d'eau où un arrêt est prévu pour une durée de 30 à 40 minutes.
- Il nous faut maintenant conduire un peu plus d'une heure pour atteindre Vik et sa magnifique plage de sable noir, pour la pause déjeuner!
- Maintenant qu'on a bien rigolé, cap sur la guesthouse qui se situe un peu après Skaftafell. Hots-dogs pour tout le monde, et petite chouille pour conclure ce samedi en beauté.


DIMANCHE:

-Petit déj', on remballe et on redécolle direction Jökulsárlón, le plus grand lac d'Icebergs de la côte sud.
- Pause déjeuner à Vik, décidément les meilleurs hamburgers sur la route septentrionale.
- Encore un peu de route pour pouvoir profiter Kirkjubæjarklaustur au cours d'une randonnée pedestre.
- Il est temps de ramener notre jolie petite troupe dans la capitale. Adieux déchirants prévue sur le parking.

Aurore se joignant au voyage, nous empruntâmes la voiture pour suivre l'autobus, afin de ne pas priver un potentiel participant du voyage de ses rêves. Le temps était au beau fixe et les services météo étaient optimistes quant au reste du week-end. Avec une heure de départ fixée à 9:00 et une cinquantaine d'étudiants, nous partîmes miraculeusement à 9:05, le voyage était lancé!

Seljalandsfoss et sa chute titanesque

Notre première étape à Seljalandsfoss donnait le ton pour le reste de l'épopée. La cascade était gigantesque et les 300m alentours étaient complètement gelés. C'était un tableau somptueux et effrayant, un peu comme si la chute d'eau avait aspirée toute vie autour d'elle, ne laissant alors qu'un cercle figé et immaculé. Cette salope à d'ailleurs bien failli avoir la peau de plusieurs étudiants imprudents, le sol n'offrant absolument aucune adhérence.

La cascade de la Mort

La pause déjeuner à Vik fût une expérience culinaire à part entière, et le hamburger bacon-boeuf-oeuf fût une révélation pour mes papilles en mal de nouveauté. De plus, la plage de sable noir et la formation rocheuse au milieu de l'océan contribuaient activement au caractère inoubliable de l'étape.

La magnifique plage de Vik

Nous fîmes une étape surprise à coté du Vatnajökull (le plus gros glacier d'Europe si l'on exclue le Groenland). Ce fût l'occasion de contempler de plus près l'impressionnante masse glaciaire, sous un vent à faire voler les ombrelles. Nous en profitâmes pour distribuer des bières à l'ensemble des étudiants pour que l'arrivée dans notre guesthouse se fasse dans les meilleures conditions possibles.

La guesthouse était en fait un petit hameau constitué de 4 ou 5 bâtiments éloignés d'environ 50m les uns des autres, dans lesquels une quinzaine d'étudiants pouvaient être parqués. Nous laissâmes à nos petits explorateurs éreinté une petite heure pour souffler avant d'enchaîner sur les hot-dogs et la suite des festivités. Les réjouissances incluaient en premier lieu une version améliorée du "loto des odeurs". Tous les participants ayant au préalable pioché un numéro s'engageaient à avaler/boire absolument tout ce qu'on leur présenterait, des m&m's au traditionnel hákarl en passant par les shots d'Opal (alcool fort réglisse et menthe, absolument atroce). Nous nous attendions à une mutinerie mais la curiosité poussa nos chers bambins à jouer le jeu jusqu'au bout, certains demandèrent même à essayer les spécialités les plus repoussantes de notre table pour enrichir leur expérience. Le reste de la soirée, porté par la musique et l'alcool se déroula dans une ambiance bon-enfant, et les mots (et les souvenirs aussi) me manquent pour vous narrer la suite.

La mer de glace, un spectacle pour toute la famille

Nous avons ainsi profité d'un silence religieux pendant les premières heures de bus du lendemain matin, et les quelques écarts furent rapidement sanctionnés par des "aaarrrghhhhh pleaaaase don't". Heureusement, notre prochaine étape offrait un divertissement des plus calmes apprécié par les troupes déjà affaiblies. Jökulsárlón est l'une des attractions les plus touristiques de la côte sud et pour cause! Imaginez un lac d'icebergs immense au pied du glacier, ça fait envie quand même... Les plus chanceux pourront même apercevoir un derrière de phoque à l'occasion.

Jökulsárlón et son lac d'icebergs

Mais qu'importe la chance quand on a directement arrangé les conditions de notre voyage avec les instances célestes. C'est ainsi qu'en plus d'une météo tout à fait satisfaisante, nous avons eu l'opportunité d'observer non pas un, mais une horde de phoques allongés sur la banquise et à une distance idéale pour réaliser des clichés qui feraient se turluter Nicolas Hulot.

"Vas-y, qu'est que tu regardes, je te prends quand tu veux"

Après plus d'une heure passée sur le site, il était temps d'aller accorder une revanche aux hamburgers défaits de la veille. Je vous passerais les détails du massacre, résultat d'estomacs creusés par une gueule de bois à l'islandaise. Aurore, Una et moi restâmes en retrait avec la voiture pour prendre de l'essence, ce qui fût la grosse erreur du retour. Nous perdîmes la trace des autres et rentrâmes directement à Reykjavik, exténués d'avoir tant conduits.

Ce voyage était sublime, et le temps n'a rien gâché à ce week-end à la limite de la perfection. Aurore aura pu profiter des plus beaux paysage et de la compagnie d'une cinquantaine d'étudiants Erasmus, et moi, j'aurais enfin pu passer un peu de temps avec elle! En espérant que les photos vous donneront envie de marcher/rouler sur nos traces.

L'Islande en vélo

Il y a maintenant près d'un mois, ma carte de bus me permettant l'accès à tout le réseau de Reykjavik a expirée. Après avoir observé une minute de silence en jetant mon petit bout de carton rouge, il me fallait décider du moyen de transport idéal pour conclure mon séjour. Un engin à la fois sportif pour compenser la réduction du nombre d'entrainements par semaine, rapide pour compenser le retard des gros dodos, et économique pour compenser les effets d'un compte en banque boudeur. Si le chameau arrivait en tête de liste, j'ai néanmoins du me résoudre à opter pour une classique bicyclette. C'était le choix parfait: les beaux jours arrivaient, pas besoin d'installer des lumières grâce à des horaires d'ensoleillement favorable, et Margrét avait un vélo dans son garage qu'elle m'autorisait à emprunter pour un mois!

J'étais donc tout excité à l'idée de goûter à cette nouvelle liberté que m'offrait le deux-roues, et après quelques réglages mineurs sur la bête, j'étais prêt à la chevaucher! Deux détails m'échappaient alors: l'Islande est l'un des pays les plus venté au monde, et le temps change d'humeur aussi souvent qu'une femme enceinte de 8 mois.

A peine enfourchais-je ma bécane qu'une rafale de vent m'attaquait de front, entraînant dans ma direction de gros nuages remplis de promesses. Un joli comité d'accueil dans la communauté des cyclistes islandais. Qu'importe les menaces, je ne serais qu'un couard pour fuir devant un caprice météo, aussi désagréable soit-il! Alors que je pédalais dans le vent (ahahah) pour finalement reculer de 3 mètres, je me rappelais combien il était satisfaisant d'arriver à destination après tant d'effort. Et puis en Islande, à chaque fois que je fais 200m je perds 3 kilos...