samedi 30 janvier 2010

Islande - France : le match de l'année

Sérieusement, quelles étaient les chances que j'aies l'occasion de voir une demi-finale de handball Islande - France, en Islande, entouré par une foule de locaux qui ne vivent que pour ce sport ?!
Quelles étaient les chances qu'après avoir chambré tous les islandais que j'ai pu croiser, mon Karma laisse l'équipe de France gagner ce match, et me laisse par la même me repaître de leur humiliation?
Quelles étaient, enfin, mes chances de rentrer vivant après la fessée qu'on leur a infligé, alors que j'ai regardé le match dans un pub rempli d'islandais, que j'ai chanté la marseillaise, et que j'ai applaudis à chaque but marqué par la France?

Karabatic, "l'homme à tuer" pour toute l'Ile.

Car oui, la France aujourd'hui a gagné de 8 points l'équipe d'Islande, rafraichissant ainsi le souvenir de l'odieuse déculottée de Pékin en 2008. Et j'ai savouré chaque instant de ce match, entouré par des indigènes survoltés...
Car oui, malgré la défaite les islandais ont su rester digne, et m'ont laissé rentrer chez moi en paix au lieu de céder à la tentation un peu trop facile de me coincer à 7 dans les toilettes pour me faire revivre la rencontre depuis le terrain...

Et pour tout ça, merci!

samedi 23 janvier 2010

La bonne résolution 2010

Car oui, il fallait bien en publier au moins une!

Je ne sais pas quelle est la situation exacte des autres étudiants Erasmus (et je compte sur vous pour publier vos commentaires et enrichir le débat), mais le premier semestre ici a plutôt présenté un fossé entre étudiants locaux et nous autres étrangers. En effet, l'islandais, même s'il est très ouvert entre 00h00 et 7h00 a quelques difficultés d'ouverture au dialogue lorsqu'il se présente sous sa forme diurne.

Ils sont formés dès la naissance à repousser l'étranger.

C'est pourquoi nous avons commencé à planifier des activités et autres réjouissances censées rapprocher les minorités (nous, parce que nous sommes des produits d'import en Islande; les islandais... parce qu'ils représentent une minorité à l'échelle mondiale...).

Ainsi, nous sommes allé skier à Akureyri il y a deux semaines de cela. Ce fût la première fois en 5 mois dans ce pays que j'ai vu les islandais se fondre parmi les étudiants étrangers! C'est donc afin de pouvoir renouveler l'expérience que je fais parti du comité international de l'université. Notre principale mission consiste à trouver des plans d'attaque pour intercepter les autochtones dans leurs moments de faiblesse et ainsi, lier des liens d'amitié profond et sincère.


Nous sommes sur la bonne voie; let's keep in touch!

Coupe d'Europe de Handball 2010

Vous êtes tous plus au moins au courant que se tient en ce moment la coupe d'Europe de Handball 2010 en Autriche. Beaucoup d'entre vous - club très fermés de mes amis proches, famille, et pièces rapportées - m'ont demandé quel était le sport national dans ce beau pays des glaces. Alors que vous pensiez quasiment tous qu'ils passaient leurs journées dans un bobsleigh, je vous rétorquais que le basket, le handball et le football se partageaient la vedette.


Je me vois cependant contraint de réviser ma propre opinion sur la question! En effet après avoir assisté à un match de foot (voir Islande-Norvège) qui comptait pour la qualification pour le mondial 2010 dans un petit stade pas très rempli, et n'ayant pas vu d'équipe nationale de basket, le handball et l'attention qu'il suscite en ce moment dépasse très largement tous les pronostics!

Si vous croyiez avoir vu de l'engouement pour le mondial 1998, si vous croyiez que le 11 septembre était un évènement national sans précédent, et si vous croyiez que la rediff' du "père Noel est une ordure" tous les Noëls depuis sa création est un succès pour l'audimat, vous vous trompiez!

Pendant les 2 semaines que durent la coupe d'Europe, le pays vit handball, pense handball, mange handball (je sais c'est pas bon...). Vous ne verrez pas un Islandais qui ne suit pas le match! J'étais en cours il y a 2 jours à l'occasion du match Autriche - Islande: une trentaine d'écran d'ordinateurs portables devant moi, et sur ces trente écrans le match en streaming et en direct! Et la vous me direz "ah bin sympa pour le prof!" Mais non! Lui était apparemment dégouté de faire cours et demandait l'avancée du score en moyenne toutes les 5 minutes, tout a fait conscient du fait que tout le monde était occupé ailleurs.

Je rappelle pour mémoire que lors de leur dernière compétition mondiale aux Jeux Olympiques de Pékin, l'équipe d'Islande est arrivée en finale et s'est fait botter les fesses par ... la France bien sûr! Autant vous dire que je prétends être Roumain depuis une semaine...

mercredi 13 janvier 2010

Sus à la nouvelle année!

Et voila, déjà les cours ont repris... mais la morosité n'est cependant pas à l'ordre du jour!

Car si Noël était synonyme de départs multiples et d'adieux déchirants, la rentrée nous apporte quant à elle son lot de nouvelles têtes, et sa fanfare de nouvelles nationalités! Ainsi nous avons eu le droit à un débarquement massif de polonais, un cargo de français, un autocar d'américains, et un bon monospace de sudistes coréens. De nouvelles connaissances donc, mais aussi des fêtes en pagaille et autant de façons de dire "santé" qu'il y a de noms imprononçables!

Evidemment parmi cette foule de bleusaille, nous, on passe pour les anciens, les sages, ou autres survivors. C'est très gratifiant, et puis ça nous permet d'avoir les premières bières gratuites quand on sort...

Ne vous inquiétez pas, on garde cependant la tête froide: le "Monsieur" n'est de rigueur qu'après 18h, pour plus de familiarité.

lundi 11 janvier 2010

Notre nouvelle université

Chers résidents occasionnels de cette page web hébergée par un serveur extérieur, bonjour!

Aujourd'hui, nous avons finalement bougé dans le nouveau building de notre université, que nous convoitions depuis notre arrivée à Reykjavik, il y a 5 mois de cela. Ce nouveau bâtiment n'est pas totalement achevé, sent encore la peinture fraîche et le bois dernièrement poli, et a aujourd'hui accueilli la quasi totalité des étudiants (près de 3000), tout le corps administratif, les employés du bâtiment et leur marteau piqueur, et le ministre de l'éducation islandais.


L'endroit est magnifique, fonctionnel et a la curieuse particularité de présenter une plage privée et des hot tubs sur ledit littoral... marrant...
Il y a des salles de travail de groupe avec des tableaux Veleda dans chaque salle (je rêvais d'écrire tableau Veleda dans ce blog, ça devait bien faire 10 ans que je n'avais pas employé ce mot), des fauteuils en cuir et des prises partout pour brancher notre électro-ménager.


C'est pas trop la classe?

vendredi 8 janvier 2010

La crise fait des ravages!

Une des grandes chances que j'ai, enfin je me comprend, c'est de tomber en pleine crise du pays. Cela me permet entre autre d'en observer les conséquences directes, ainsi que le comportement des islandais face à cette grande catastrophe monétaire mondiale.

Et là il se trouve que quelque chose de grave est arrivé il y a quelques jours...


Je replace les choses dans leur contexte brièvement: grosse crise bancaire en 2007 partant du marché immobilier aux USA. Le marché monétaire islandais repose pratiquement sur leur système bancaire, alors fringuant. Création à Londres en 2006 de Icesave, banque en ligne et filière de Landsbanki, l'une des principales banques islandaise. Comme Icesave propose des taux d'interets extrêmement attractifs, tout le monde se jette dessus et le métro londonien en devient un des principaux actionnaires. La filière compte même très vite plus de client que la population islandaise elle même, avec une majorité Néerlandaise et Britannique. Seulement voila, avec la crise des subprimes, la banque voit ses pertes s'élever à 3,5 milliards d'euros (pas bon du tout ça). Dans l'impossibilité de faire face, Icesave gèle les comptes et quitte le navire!

Sur fond de vieilles querelles islando-britannique (voir l'article sur la Cod War), les gouvernements britannique et néerlandais exigent le remboursement intégral de la dette.


Les islandais avaient comme projet d'intégrer l'UE, ce qui pourrait leur apporter une stabilité monétaire, et une ouverture des marchés. Mais les récentes conjonctures les mettent dans une situation pour le moins inconfortable:
- s'ils décident de payer la dette, cela les pousse à une dette publique s'élevant à 130% du PIB, et compromet donc leur adhésion à l'UE et à l'euro (les conditions de stabilité monétaires sont de 60% du PIB pour l'adhésion à l'euro)
- s'ils décident de ne pas payer, ils s'exposent à l'ire britannique et s'exposent par la même à un veto pour leur entrée dans l'Europe des 27.
Voila quelle était la situation il y a une semaine et demie de cela.

Le président islandais à récemment décidé de signer la loi pour le remboursement de la dette. Une vive opposition s'est immédiatement levée, et une pétition rassemblant 60000 signatures à déjà été achevée. Cette pétition a eu pour effet de soumettre la population à un référendum pour savoir si oui ou non ils acceptaient de payer.
Cependant la population islandaise est partagée entre ceux qui estiment qu'ils doivent payer la dette, qui s'élèverait à 20000€/ tête, étalée sur 17 ans (imaginez la famille de 6 personnes qui doit payer la modique somme de 120000€...). Egalement le clan de ceux qui pensent que l'entière responsabilité de ce désastre économique incombe uniquement aux autorités bancaires et qui refusent par conséquent de verser ne serait-ce qu'une seule couronne. Enfin le parti modéré qui pensent qu'il faut renégocier avec les créanciers, mais qu'il s'agit d'une responsabilité nationale et qu'il faut participer à l'effort de guerre!
En clair tout ceci soulève des tensions au sein du pays, et nous attendons avec impatience le résultat du référendum qui sera mené courant février... sachant que ce même référendum suscite des interrogations étant donné son coût élevé, 200 millions de couronnes soit plus d'1 million d'euros.

En espérant ne pas atterrir finalement en pleine guerre civile, un beso.

Road Trip dans les West Fjords – Jour 2

Après m’être endormi à 22h tapante, le réveil du lendemain m’apparaissait soudainement beaucoup plus aisé qu’à l’ordinaire. Le petit déj’ était prévu à 9h et déjà notre hôtesse apportait les plateaux sur les tables. Nous nous approchâmes alors, la faim nous tenaillant l’estomac, pour découvrir ce que j’appellerais par la suite « le p’tit déj’ des champions ». Nous fûmes obligés de demander à l’hôtelière si tout nous était destiné puisque 3 tables débordaient de nourriture et de boissons.


Le bonheur en quelques tables

Il nous fallu une heure et demi pour tout avaler et faire honneur au banquet qui nous était servi. C’est ainsi au bord de l’explosion stomacale, normalement réservée au repas de Noël, qui nous avons quitté l’hôtel. Néanmoins au vu des tarifs (45€ la chambre pour 2, et 5€ le petit déj’) et de la nuit que nous avons passé avec Arthur (en tout bien tout honneur évidemment), il sera certainement organisé un petit voyage avec les Erasmus au même endroit.

Le programme de la journée ne diffère pas fondamentalement de celui de la veille. Conduite sur la route des Fjords, émerveillement, et nous passerons la nuit à Reykholar (Ricolaaaa), où nous avons repéré une petite Guesthouse. Cette deuxième partie de trajet présentât davantage de patelin et de populace que la première et nous croisâmes aisément 20 voitures et 3 villes en plus de 5h de route. Le paysage était toujours aussi sublime mais une petite brume nous surpris dans les routes de montagne. Le voyage fut ponctué de rires et de chants, d’un pipit-stop, et de nids de poule si gros qu’on les a rebaptisés « nids d’autruche ».

Un des pipit' stops

Ainsi le seul et petit point noir de notre parcours de rêve fût l’arrivé à Reykholar (Ricolaaaaaaa !!!!). C’est un tout petit bled au bord d’un fjord qui compte moins de 800 habitants, et encore je suis pratiquement sûr d’être loin au dessus du compte ! La guesthouse précédemment repérée était sordide et marquait l’entrée dans le village. De plus, depuis la veille personne ne répondait et je tombait sans faute sur un répondeur qui s’obstinait à me parler en islandais… Nous allâmes donc quérir les renseignements chez l’autochtone peuplant le hameau. Il nous informa ainsi après avoir écouté le répondeur de la guesthouse que celle-ci avait fait faillite et que le seul endroit susceptible de nous loger était une guesthouse sur la route de Holmavik, ce qui nous ramenait au début de la route des fjords.

C’est après une brève concertation autour d’un généreux casse dalle que nous décidâmes finalement de rentrer directement à Reykjavik, ce qui présentait le double avantage d’économiser une nuit d’hôtel, pour la reporter sur un quelconque débit de boisson.

Non, ce n'est pas de la neige, mais de la boue!

Ainsi se termine l’aventure des fjords du Nord-Ouest. En espérant que vous avez fait bonne lecture, j’espère vous revoir bientôt parmi nous !

samedi 2 janvier 2010

Road trip dans les West Fjords – Jour 1

Il est donc 9h du matin, la voiture est en bas de la maison. Et déjà le réveil sonne, nous tirant des bras de Morphée… « Arghhhhh » est la transcription la plus proche des sons gutturaux que produisait Arthur, tandis que j’allumais les néons de la chambre. Je sais c’est méchant, mais à 9h à Reykjavik, il fait encore nuit noire !

Allez, il est temps de prendre le petit déj’, on a une très longue route à faire, et si on pouvait avoir un peu de lumière du jour pour profiter des paysages, ce serait super ! Car oui, la principale difficulté de ce voyage réside principalement dans notre habileté à saisir les instants de clarté en Islande. Nous ne sommes qu’à une semaine et demie du jour le plus court et le soleil se lève autour de 10h45 pour se coucher aux environs de 16h.

Nous sommes équipés, la bière et les victuailles sont dans le coffre, et j’ai calé Arthur sur le siège avant de notre magnifique Mazda 5, c’est parti ! La sortie de Reykjavik se fait sans encombre et déjà mon compagnon de voyage s’est endormi. Il s’est réveillé à la sortie du tunnel sous la mer, pour se rendormir approximativement 150m plus loin. Ce qui vaudra désormais à Arthur le surnom d’ « Arturic le narcoleptique ».

L’itinéraire de notre parcours était millimétré, et sa bonne tenue se trouvait entre les mains expertes du semi cadavre qui gisait à la place du mort. Nous avions donc à suivre la route d’Akureyri jusqu’au N1 marquant la séparation des Fjords de l’ouest du reste du pays. Puis nous devions suivre les routes longeant les Fjords pour aller nous réfugier à Heydalur, petit hôtel dans lequel nous avions réservé pour la nuit, à 1h de Suðavik.

L’élément le plus marquant de la première partie du trajet fût sans nul doute la lumière que nous offrait ce merveilleux loucher de soleil (loucher de soleil= lever-coucher de soleil : spécialité nordique). En effet, les photos et vidéo ne vous en montrerons qu’un misérable aperçu, mais cette lumière est sans nul doute la plus belle que j’ai jamais vue… J’ai eu cette impression que seule Megan Fox et Nathalie Portman me proposant un plan à 3 aurait pu (peut-être) égaler.

Après avoir passé le N1, nous longions alors les premiers fjords de notre longue épopée. Nos esprits étaient repus de beauté, mais nos estomacs criaient famine. Nous cherchions donc l’endroit idéal pour un rapide casse croûte. C’est à Prestbakki, lieu-dit perdu sur la rive gauche de notre premier fjord, que nous avons stoppé les machines pour reprendre des forces. Selon Arthur, il s’agissait de « l’image du paradis, sans les filles toutes nues », et j’ai décidé qu’il s’agirait de l’endroit ou je me ferais enterrer, photos et vidéos à l’appui. Nous avons alors copieusement tapé dans les victuailles avant de reprendre la route, les yeux dans le bleu et la jauge d’essence dans le rouge.

Les routes qui longent les fjords ne sont qu’une succession d’émerveillement pour le touriste en mal de nature et de solitude ! Je peux sans hésiter dire qu’il s’agit des plus beaux panoramas que j’ai eu l’occasion de voir. Et nous n’avons croisé qu’une petite dizaine de voitures en plus de 5h de route ! Encore une fois, je vous dirigerais vers la vidéo pour un aperçu plus tangible que quelques descriptions griffonnées sur un bout de blog.

La nuit était déjà tombée depuis une heure lorsque nous arrivâmes à Suðavik. Le patelin ne semblant pas présenter la moindre trace d’infrastructure hôtelière, nous appelâmes l’établissement réservé qui nous informa de notre méprise. En effet, si l’hôtel était recensé à Suðavik, c’était parce qu’il s’agissait du résidu urbain le plus proche dudit établissement… à plus d’une heure de là en fait… sur la route qu’on venait de faire…

Enfin parvenus à Heydalur (l’hôtel), le temps était venu d’explorer les lieux, malgré l’opacité des ténèbres environnants. L’établissement était tenu par une petite septuagénaire, deux gosses, un perroquet et un chien. Une fois nous avoir indiqué notre chambre, elle nous informa également qu’un « hot pot » (source d’eau chaude naturelle) était un peu plus bas et qu’une piscine intérieure et chauffée était accessible. Si l’on considère que nous étions les seuls clients de l’hôtel et qu’un pack de bières toutes fraîches était dans le coffre, on peut dire que la soirée qui nous attendait faisait passer la parade de Noël à Disneyland pour un congrès de brosses à chiottes.

Nous nous sommes changés en vitesse, avons pris le chemin enneigé pied nus et en maillot de bain, et avons plongé dans la source aux merveilles. Les étoiles surplombaient notre pataugeoire et déjà la bière estompait la réalité. Sublime.

Musique : Channel 1 - Cinematic Orchestra