samedi 2 janvier 2010

Road trip dans les West Fjords – Jour 1

Il est donc 9h du matin, la voiture est en bas de la maison. Et déjà le réveil sonne, nous tirant des bras de Morphée… « Arghhhhh » est la transcription la plus proche des sons gutturaux que produisait Arthur, tandis que j’allumais les néons de la chambre. Je sais c’est méchant, mais à 9h à Reykjavik, il fait encore nuit noire !

Allez, il est temps de prendre le petit déj’, on a une très longue route à faire, et si on pouvait avoir un peu de lumière du jour pour profiter des paysages, ce serait super ! Car oui, la principale difficulté de ce voyage réside principalement dans notre habileté à saisir les instants de clarté en Islande. Nous ne sommes qu’à une semaine et demie du jour le plus court et le soleil se lève autour de 10h45 pour se coucher aux environs de 16h.

Nous sommes équipés, la bière et les victuailles sont dans le coffre, et j’ai calé Arthur sur le siège avant de notre magnifique Mazda 5, c’est parti ! La sortie de Reykjavik se fait sans encombre et déjà mon compagnon de voyage s’est endormi. Il s’est réveillé à la sortie du tunnel sous la mer, pour se rendormir approximativement 150m plus loin. Ce qui vaudra désormais à Arthur le surnom d’ « Arturic le narcoleptique ».

L’itinéraire de notre parcours était millimétré, et sa bonne tenue se trouvait entre les mains expertes du semi cadavre qui gisait à la place du mort. Nous avions donc à suivre la route d’Akureyri jusqu’au N1 marquant la séparation des Fjords de l’ouest du reste du pays. Puis nous devions suivre les routes longeant les Fjords pour aller nous réfugier à Heydalur, petit hôtel dans lequel nous avions réservé pour la nuit, à 1h de Suðavik.

L’élément le plus marquant de la première partie du trajet fût sans nul doute la lumière que nous offrait ce merveilleux loucher de soleil (loucher de soleil= lever-coucher de soleil : spécialité nordique). En effet, les photos et vidéo ne vous en montrerons qu’un misérable aperçu, mais cette lumière est sans nul doute la plus belle que j’ai jamais vue… J’ai eu cette impression que seule Megan Fox et Nathalie Portman me proposant un plan à 3 aurait pu (peut-être) égaler.

Après avoir passé le N1, nous longions alors les premiers fjords de notre longue épopée. Nos esprits étaient repus de beauté, mais nos estomacs criaient famine. Nous cherchions donc l’endroit idéal pour un rapide casse croûte. C’est à Prestbakki, lieu-dit perdu sur la rive gauche de notre premier fjord, que nous avons stoppé les machines pour reprendre des forces. Selon Arthur, il s’agissait de « l’image du paradis, sans les filles toutes nues », et j’ai décidé qu’il s’agirait de l’endroit ou je me ferais enterrer, photos et vidéos à l’appui. Nous avons alors copieusement tapé dans les victuailles avant de reprendre la route, les yeux dans le bleu et la jauge d’essence dans le rouge.

Les routes qui longent les fjords ne sont qu’une succession d’émerveillement pour le touriste en mal de nature et de solitude ! Je peux sans hésiter dire qu’il s’agit des plus beaux panoramas que j’ai eu l’occasion de voir. Et nous n’avons croisé qu’une petite dizaine de voitures en plus de 5h de route ! Encore une fois, je vous dirigerais vers la vidéo pour un aperçu plus tangible que quelques descriptions griffonnées sur un bout de blog.

La nuit était déjà tombée depuis une heure lorsque nous arrivâmes à Suðavik. Le patelin ne semblant pas présenter la moindre trace d’infrastructure hôtelière, nous appelâmes l’établissement réservé qui nous informa de notre méprise. En effet, si l’hôtel était recensé à Suðavik, c’était parce qu’il s’agissait du résidu urbain le plus proche dudit établissement… à plus d’une heure de là en fait… sur la route qu’on venait de faire…

Enfin parvenus à Heydalur (l’hôtel), le temps était venu d’explorer les lieux, malgré l’opacité des ténèbres environnants. L’établissement était tenu par une petite septuagénaire, deux gosses, un perroquet et un chien. Une fois nous avoir indiqué notre chambre, elle nous informa également qu’un « hot pot » (source d’eau chaude naturelle) était un peu plus bas et qu’une piscine intérieure et chauffée était accessible. Si l’on considère que nous étions les seuls clients de l’hôtel et qu’un pack de bières toutes fraîches était dans le coffre, on peut dire que la soirée qui nous attendait faisait passer la parade de Noël à Disneyland pour un congrès de brosses à chiottes.

Nous nous sommes changés en vitesse, avons pris le chemin enneigé pied nus et en maillot de bain, et avons plongé dans la source aux merveilles. Les étoiles surplombaient notre pataugeoire et déjà la bière estompait la réalité. Sublime.

Musique : Channel 1 - Cinematic Orchestra

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