mardi 4 mai 2010

On se fait un ciné ?

Maintenant que le temps d'ensoleillement ne nous laisse plus le loisir d'apprécier l'intimité et le calme des instants nocturnes, il est toujours plaisant de se réfugier dans les salles obscures pour profiter d'un bon film entre amis! C'est ainsi que pour vous, j'ai testé le cinéma en Islande.

Le premier film que j'ai eu l'occasion de voir ici fût Shutter Island, avec Leonardo di Caprio. Et si j'en entends un dire: "Mais queeuuaaaa?! Tu n'as pas vu Avatar?!", je lui répondrais ce que jadis Mr. Propre à répondu à une ménagère insatisfaite: "Et alors, tu vas me tirer les cheveux ?".


Je m'engageais donc dans la salle du Regnboginn (le cinéma de l'arc-en-ciel) avec un gros paquet de pop-corn sous le bras, prêt à savourer chaque instant d'une expérience cinématographique dont on m'avait vanté les mérites. Alors que l'écriteau format A4 imprimé sur papier 80g et scotché au mur menaçait mon film de par un standing hasardeux, la salle était de taille moyenne et la dizaine de rangées de gros fauteuils était suffisamment espacée pour me permettre d'étendre mes petits petons.

Au bout de 10 minutes j'étais déjà dans le film, et contrairement aux Etats-Unis personne pour gueuler et de sortir de ma concentration extrême. C'est après 1h 06min et 30sec que l'insoupçonnable se produit: coupure dans le film, comme ça au milieu d'un dialogue! Je me retourne alors vers les autres spectateurs, cherchant des yeux une explication, ou au moins un soutient pour aller protester contre les auteurs de cet odieux massacre. Mais non, tout le monde a pris sa petite veste et s'est dirigé vers l'entrée... Encore sous le choc, je demande à Una de me fournir une explication sur cet acte de terrorisme cinématographique.


"Well, that's the case in all the movie theaters in Iceland" (Bin c'est le cas pour tous les cinémas en Islande) me répond t'elle l'air de rien. En effet, les cinémas on adopté un système de mi-temps qui permet au spectateur d'aller se ravitailler en pop-corn après un bon pipi. Alors que certains de mes amis doivent crier au génie et se promettent d'aller visiter cette terre promise, je dénonce le primitivisme dont font preuve les projectionnistes en coupant aléatoirement, et souvent aux moments les plus inopportuns. Il était extrêmement difficile de se remettre dans l'ambiance du thriller après une pause de 15minutes dans les couloirs arc-en-ciel du cinéma.

Malgré tout, le film était plutôt chouette, et j'ai même revu deux autres films là bas.

Une nouvelle menace pour les populations...

Il s'agit d'un message de prévention à l'adresse des populations mondiales qui pourraient être amenées à approcher les produits Opal.

L'objet du méfait, ne faites pas confiance à sa belle couleur de pomme verte

Les faits:
- Il y a trois semaines environ un étudiant tchèque de ma connaissance à essayé un bonbon "Opal", modèle vert. Après quelques secondes de mastication de ladite friandise aromatisée au réglisse, sa molaire supérieure gauche a cédé sous la pression. La dent brisée en son milieu, en plus d'infliger d'atroces souffrances à son propriétaire, a contraint ce dernier à une visite chez le dentiste.
- 4 jours avant cet évènement dramatique, la compagnie Opal était poursuivi en justice par une mère dont le fils s'était brisé une dent sur la même confiserie.
- Une semaine à peine après l'incident sur notre ami tchèque, c'était au tour d'une dent roumaine de tomber sous les assauts d'un Opal trop dur.

Cette fois, s'en était trop, et je ne crois pas aux coïncidences... il était donc de mon devoir d'avertir les citoyens. L'Islande a entamé son plan de conquête du monde à l'aide d'armes discrètes mais néanmoins perverses. L'opération n'en est néanmoins qu'à ses balbutiements, et après le volcan et les bonbons trop durs, qui sait jusqu'où cette île démoniaque est capable d'aller pour atteindre ses objectifs. Restez sur vos gardes, je suis encore sur place pour 16 jours et tenterai d'infiltrer les réseaux qui semblent liés à l'odieux complot.

"Vous m'attraperez jamais"
(Photo prise par un radar à la suite d'une mission de repérage)

samedi 1 mai 2010

Trip to the East

Je vous avais promis un article tout neuf sur le voyage organisé par notre petit groupe d'étudiants à travers le sud-est de l'Islande. Il est donc temps de vous faire partager ce fabuleux périple qui fut nôtre le temps d'un week-end.

Le comité international auquel j'appartiens se charge de faire le lien entre les étudiants étrangers, les islandais, et l'administration de l'université. Cette intégration est un processus compliqué qui nous force à redoubler de créativité dans notre choix d'évènements sponsorisés. Les voyages autour de l'Islande sont logiquement une part importante de notre stratégie promotionnelle, puisqu'elle nous permet un rapprochement subtile vis-à-vis des participants. Le mécanisme est à toute épreuve: les étudiants émerveillés par la magie des étapes proposées relâchent leur attention, et c'est là qu'on gagne leur confiance par le biais d'une distribution généreuse d'alcool(s). Nous avions donc planifié une virée digne de ce nom censée emmener les participants de stupéfaction en extase, à travers un itinéraire réglé au poil de cul.

"Attends! Je travaille ma chute"

SAMEDI:

- Départ de Reykjavik à 9:00 précise et droit devant jusqu'à Seljalandsfoss pour une petite pause.
- Continuons jusqu'à Skógarfoss, une immense et impressionnante chute d'eau où un arrêt est prévu pour une durée de 30 à 40 minutes.
- Il nous faut maintenant conduire un peu plus d'une heure pour atteindre Vik et sa magnifique plage de sable noir, pour la pause déjeuner!
- Maintenant qu'on a bien rigolé, cap sur la guesthouse qui se situe un peu après Skaftafell. Hots-dogs pour tout le monde, et petite chouille pour conclure ce samedi en beauté.


DIMANCHE:

-Petit déj', on remballe et on redécolle direction Jökulsárlón, le plus grand lac d'Icebergs de la côte sud.
- Pause déjeuner à Vik, décidément les meilleurs hamburgers sur la route septentrionale.
- Encore un peu de route pour pouvoir profiter Kirkjubæjarklaustur au cours d'une randonnée pedestre.
- Il est temps de ramener notre jolie petite troupe dans la capitale. Adieux déchirants prévue sur le parking.

Aurore se joignant au voyage, nous empruntâmes la voiture pour suivre l'autobus, afin de ne pas priver un potentiel participant du voyage de ses rêves. Le temps était au beau fixe et les services météo étaient optimistes quant au reste du week-end. Avec une heure de départ fixée à 9:00 et une cinquantaine d'étudiants, nous partîmes miraculeusement à 9:05, le voyage était lancé!

Seljalandsfoss et sa chute titanesque

Notre première étape à Seljalandsfoss donnait le ton pour le reste de l'épopée. La cascade était gigantesque et les 300m alentours étaient complètement gelés. C'était un tableau somptueux et effrayant, un peu comme si la chute d'eau avait aspirée toute vie autour d'elle, ne laissant alors qu'un cercle figé et immaculé. Cette salope à d'ailleurs bien failli avoir la peau de plusieurs étudiants imprudents, le sol n'offrant absolument aucune adhérence.

La cascade de la Mort

La pause déjeuner à Vik fût une expérience culinaire à part entière, et le hamburger bacon-boeuf-oeuf fût une révélation pour mes papilles en mal de nouveauté. De plus, la plage de sable noir et la formation rocheuse au milieu de l'océan contribuaient activement au caractère inoubliable de l'étape.

La magnifique plage de Vik

Nous fîmes une étape surprise à coté du Vatnajökull (le plus gros glacier d'Europe si l'on exclue le Groenland). Ce fût l'occasion de contempler de plus près l'impressionnante masse glaciaire, sous un vent à faire voler les ombrelles. Nous en profitâmes pour distribuer des bières à l'ensemble des étudiants pour que l'arrivée dans notre guesthouse se fasse dans les meilleures conditions possibles.

La guesthouse était en fait un petit hameau constitué de 4 ou 5 bâtiments éloignés d'environ 50m les uns des autres, dans lesquels une quinzaine d'étudiants pouvaient être parqués. Nous laissâmes à nos petits explorateurs éreinté une petite heure pour souffler avant d'enchaîner sur les hot-dogs et la suite des festivités. Les réjouissances incluaient en premier lieu une version améliorée du "loto des odeurs". Tous les participants ayant au préalable pioché un numéro s'engageaient à avaler/boire absolument tout ce qu'on leur présenterait, des m&m's au traditionnel hákarl en passant par les shots d'Opal (alcool fort réglisse et menthe, absolument atroce). Nous nous attendions à une mutinerie mais la curiosité poussa nos chers bambins à jouer le jeu jusqu'au bout, certains demandèrent même à essayer les spécialités les plus repoussantes de notre table pour enrichir leur expérience. Le reste de la soirée, porté par la musique et l'alcool se déroula dans une ambiance bon-enfant, et les mots (et les souvenirs aussi) me manquent pour vous narrer la suite.

La mer de glace, un spectacle pour toute la famille

Nous avons ainsi profité d'un silence religieux pendant les premières heures de bus du lendemain matin, et les quelques écarts furent rapidement sanctionnés par des "aaarrrghhhhh pleaaaase don't". Heureusement, notre prochaine étape offrait un divertissement des plus calmes apprécié par les troupes déjà affaiblies. Jökulsárlón est l'une des attractions les plus touristiques de la côte sud et pour cause! Imaginez un lac d'icebergs immense au pied du glacier, ça fait envie quand même... Les plus chanceux pourront même apercevoir un derrière de phoque à l'occasion.

Jökulsárlón et son lac d'icebergs

Mais qu'importe la chance quand on a directement arrangé les conditions de notre voyage avec les instances célestes. C'est ainsi qu'en plus d'une météo tout à fait satisfaisante, nous avons eu l'opportunité d'observer non pas un, mais une horde de phoques allongés sur la banquise et à une distance idéale pour réaliser des clichés qui feraient se turluter Nicolas Hulot.

"Vas-y, qu'est que tu regardes, je te prends quand tu veux"

Après plus d'une heure passée sur le site, il était temps d'aller accorder une revanche aux hamburgers défaits de la veille. Je vous passerais les détails du massacre, résultat d'estomacs creusés par une gueule de bois à l'islandaise. Aurore, Una et moi restâmes en retrait avec la voiture pour prendre de l'essence, ce qui fût la grosse erreur du retour. Nous perdîmes la trace des autres et rentrâmes directement à Reykjavik, exténués d'avoir tant conduits.

Ce voyage était sublime, et le temps n'a rien gâché à ce week-end à la limite de la perfection. Aurore aura pu profiter des plus beaux paysage et de la compagnie d'une cinquantaine d'étudiants Erasmus, et moi, j'aurais enfin pu passer un peu de temps avec elle! En espérant que les photos vous donneront envie de marcher/rouler sur nos traces.

L'Islande en vélo

Il y a maintenant près d'un mois, ma carte de bus me permettant l'accès à tout le réseau de Reykjavik a expirée. Après avoir observé une minute de silence en jetant mon petit bout de carton rouge, il me fallait décider du moyen de transport idéal pour conclure mon séjour. Un engin à la fois sportif pour compenser la réduction du nombre d'entrainements par semaine, rapide pour compenser le retard des gros dodos, et économique pour compenser les effets d'un compte en banque boudeur. Si le chameau arrivait en tête de liste, j'ai néanmoins du me résoudre à opter pour une classique bicyclette. C'était le choix parfait: les beaux jours arrivaient, pas besoin d'installer des lumières grâce à des horaires d'ensoleillement favorable, et Margrét avait un vélo dans son garage qu'elle m'autorisait à emprunter pour un mois!

J'étais donc tout excité à l'idée de goûter à cette nouvelle liberté que m'offrait le deux-roues, et après quelques réglages mineurs sur la bête, j'étais prêt à la chevaucher! Deux détails m'échappaient alors: l'Islande est l'un des pays les plus venté au monde, et le temps change d'humeur aussi souvent qu'une femme enceinte de 8 mois.

A peine enfourchais-je ma bécane qu'une rafale de vent m'attaquait de front, entraînant dans ma direction de gros nuages remplis de promesses. Un joli comité d'accueil dans la communauté des cyclistes islandais. Qu'importe les menaces, je ne serais qu'un couard pour fuir devant un caprice météo, aussi désagréable soit-il! Alors que je pédalais dans le vent (ahahah) pour finalement reculer de 3 mètres, je me rappelais combien il était satisfaisant d'arriver à destination après tant d'effort. Et puis en Islande, à chaque fois que je fais 200m je perds 3 kilos...

vendredi 30 avril 2010

Aurore's stay in Iceland

Un marché est un marché! Il a été dit dans les premiers articles que tous mes visiteurs auraient leur article dédicacé, puisqu'ils ont techniquement pris part aux recherches du pingouin à crête bleue. Evidemment, chaque "chasseur" à ses qualités propres qu'il est bon de mettre en avant. Pour Aurore, je dirais en introduction que son épopée fut marqué par une chance incroyable et des répliques désormais cultes qui ponctueront de récit de ses aventures.

La jolie brunette avait décidé que les vacances de février offraient une période propice à la découverte du pays des glaces, le seul hic étant que les vacances de février en question ne prennent pas vraiment effet quand vous êtes soumis au système islandais. Ainsi, l'arrivée d'Aurore dans le pays a été principalement caractérisé par mon absence: j'étais inopportunément bloqué à Akureyri pour disputer la qualification de mon équipe féminine aux demi-finales de la Coupe d'Islande de volleyball. Mes amis dévoués ont heureusement pu aller la chercher à la gare routière, et ont pris soin d'elle pendant mes 2 jours loin de la capitale.

Aurore pleinement intégrée à la colocation

Tristement, ce départ sur les chapeaux de roue ne faisait que donner le ton du reste du séjour. En effet, tiraillé entre mes entrainements, les entrainements de mes filles, mes partiels de mi-semestre, et une belle flopée de devoirs écrits, mes obligations ne me laissaient que peu de temps pour m'occuper convenablement d'Aur(or)a l'exploratrice. Néanmoins, nous avions loué une voiture pour l'ensemble du séjour, dont la fonction principale a été de laisser mon acolyte vadrouiller à son gré à travers les joyeuses plaines de l'Islande hivernale. C'est d'ailleurs au cours de l'une de ses escapades avec deux de mes colocs' français (que je remercie également de s'être occupé de la petite) qu'elle aura vu et interagit avec ... wait for it ... encore un petit peu... Viggo Mortensen! Je vous épargne le cri de groupie strident qui a partiellement endommagé mon tympan droit.

Mais je vous vois arriver toutes armes dehors, me traitant de misérable compagnon incapable d'apprécier la simple présence d'une amie venue me visiter. Loin de moi l'idée de me dérober aux haro de la foule, je préciserais néanmoins que j'ai réussi à prendre part à trois activités communes! C'est ainsi que nous sommes allé au Blue Lagoon (classique et indémodable), que nous avons parcouru le Golden Circle (classique et merveilleux), et que nous sommes avons joint le Trip to the East (développé dans un article à paraître prochainement).

"L'Islande? J'en ai encore la chair de poule."

Le Blue Lagoon reste cette source fluorescente d'émerveillement constant, et Aurore (contrairement à Arthur) n'avait pas oublié son maillot de bain. Nous passâmes environ 2h dans ce lagon du bonheur, à patauger dans la glaire boueuse du fond de bassin, et à tartiner nos visages de glaise blanchâtre. Nous sortîmes enfin de l'eau fripés comme des pruneaux, tout revigorés par cette baignade opportune.

Nous décidâmes que nous irions parcourir l'itinéraire du Golden Circle durant la journée qui nous procurerait la météo la plus favorable. C'est ainsi que nous choisîmes un jeudi ensoleillé comme toile de fond pour notre odyssée. A Þingvellir, nous pûmes admirer la majesté de la cascade gelée, le charme de la petite église au bord du lac, et la grosse gamelle d'un gamin sorti de nul part juste devant nous. Ce n'est que pour parfaire l'instant déjà merveilleux qu'Aurore a sorti sa première pensée profonde : "J'ai de l'air qui me gratte..."

Les chutes du Gulfoss à moitié gelées

On moque souvent les changements d'humeur du temps islandais, et le bâtard s'est logiquement vengé sur nous. A peine sorti de notre première étape, nous fûmes surpris par un blizzard opaque avec des flocons de neige gros comme des bouchons de champagne, qui nous tenu à nous accompagner lors de nos étapes à Gulfoss et Geysir. Sympa ce blizzard! C'est sur le chemin du retour, à l'instant exact où Reykjavik était en vue, que la tempête soudainement cessé, laissant à nouveau apparaître un ciel turquoise et dégagé.

Les chutes de Þingvellir, complètement gelées

Nous avions organisé avec le comité international de l'université un petit voyage de 2 jours à travers le sud de l'Islande, soit un trajet totalisant près de 600km et rassemblant quelques 47 étudiants étrangers. Les festivités étaient alléchantes et le voyage eut un franc succès. Les détails seront reportés ultérieurement, ne soyez pas impatient comme ça!

Juste un avant goût du voyage

Malheureusement, toutes les bonnes choses ayant une fin, le départ d'Aurore était programmé après cet excellent week-end, le lundi matin à 7h40. Alors que nous préparions le dernier dîner, Aurore me donnait quelques conseils pour confectionner de délicieux sushis avec le saumon jusque là épargné en, et je cite "le coupant plus ou moins pas trop épais". Si vous avez d'autres questions, je peux vous donner sa ligne directe et vous tenterez de résoudre ses autres énigmes.

Si la croyance populaire veut que l'aventure se termine le jour du départ, la population en question ne connait pas Aurore. Le réveil a bien tenté de nous dire qu'il fallait se lever, mais la choupette dormait si bien sur le lit, et moi sur les lattes du parquet, qu'aucun de nous n'y a vraiment prêté attention. C'est à 7h17, et dérangé par une envie de pipi que j'ai finalement ouvert un oeil et alerté la dormeuse de la situation préoccupante. Après qu'Aurore m'ait traité de tous les noms, pour des raisons encore obscures, il nous fallait un plan pour rejoindre l'aéroport à 50km de là en 23 minutes, du lit jusqu'à la porte de l'avion. Il a donc fallu faire appel au Divin.
Et vous penserez ce que vous voulez mais conjuguer: un vol reporté à 8h30, une autorisation de l'aéroport d'enregistrer les bagages 15min après l'heure initiale de décollage, et pas d'arrestation sur la route en ayant croisé 2 voitures de flic alors que je filais à plus de 140km/h sur une route limitée à 90... y'en a une qui a du titiller son karma... Bref, finalement elle l'a fait, bilan du séjour extrêmement positif et j'ai pu retrouver mon lit.



jeudi 29 avril 2010

La musiqueeeeuuuhhhh, oui! la musiqueeeeeuuhhhh!

Voici enfin l'article tant attendu sur la scène islandaise et sur les penchant musicaux de la population locale. Si j'ai attendu la fin de l'année pour écrire cet article, c'est principalement parce qu'il faut du temps pour amasser et analyser toutes les informations sur le sujet. Et aussi parce que si jamais un islandais tombe sur cet article, je veux avoir quitté le pays avant qu'il ne traduise l'intégralité du contenu sur google.trad.

Tout d'abord la scène musicale est riche, très riche même compte tenu de la faible population. Tous les styles musicaux sont représentés, du rap (excellent rap islandais) jusqu'à la musique électronique, tout le monde ici peut trouver son bonheur. Et les islandais sont d'ailleurs de gros consommateurs de leur propre musique. Certains artistes ont même réussi à s'exporter au-delà de leur frontière, et ont même contribué à la renommé du pays. Posez vous cette simple question: "Est-ce que j'ai d'abord entendu parlé de Björk ou de l'Islande?". Vous pouvez y répondre, personne ne vous jugera, on est entre nous ici!

Voici quelques exemples de groupes islandais de tout style, pas trop désagréable à l'oreille parce que je suis d'humeur conciliante aujourd'hui. Notez au passage que Dikta (2ème vidéo) a remporté par mal de récompenses aux music awards islandais et que GusGus a fait un carton en boite (carton en boite..ahahahah) avec cette chanson.





Quelque chose de néanmoins assez curieux, en Islande les opportunités de devenir musicien sont nettement plus importante qu'en France par exemple, et si l'on prend le ratio nombre de groupes par rapport à la population totale, on se retrouve avec une quantité d'artistes impressionnante pour un si petit pays!

Passons maintenant aux prédispositions générale de la jeunesse islandaise. J'ai pu mesurer l'étendu des dégâts lors des nombreux déplacements en voiture de l'équipe féminine de volleyball que j'entraînait. On annonce dernièrement le retour des années 80 dans la mode vestimentaire (pitié, noooonn), je suis pour ma part convaincu que l'Islande n'en est qu'à sa première investigation dans l'époque d'"Hélène et les garçons" et des coupes de poney. J'ai entendu des choses assez dramatiques avec des sons de batterie insupportables type Phil Collins dans sa grande période avec Genesis. Je n'ai malheureusement pas de titre en particulier pour ceux là.

Et enfin pour vous, et en exclusivité, le faiseur de tubes Europop, l'idole gay de cette ile chaude comme la braise: Páll Óscar!

mardi 27 avril 2010

L'université des célébrités

L'université dans laquelle je me trouve actuellement (Haskólinn í Reykjavík de son vrai nom), est la plus grande université privée d'Islande. Alors on ne se rend pas bien compte quand on ne voit que 7000 inscrits, néanmoins on le ressens bien plus lorsque l'on passe l'année sur place.

Les buffets d'inaugurations, les évènements scientifiques en tout genre, ainsi que la médiatisation particulièrement importante de l'université font partie intégrante de notre scolarité islandaise. Nous nous sommes ainsi souvent retrouvé, mes compères et moi, une assiette de petits fours et une coupe de champagne à la main lorsque que le prof de finance tentait tant bien que mal de faire rentrer les subtilités des fluctuations des taux de change dans nos jolies têtes blondes. Je tairais bien sûr l'existence d'une fontaine de chocolat, afin d'éviter l'hystérie chez de potentielles lectrices pour cet article.

J'ai pas résisté

Digression gastronomique à part, nous avons pu assister dernièrement à une exhibition artistique présentée par des étudiants de notre université: le marathon de la chorale.
Ce marathon était un challenge destiné à oeuvrer pour la bonne cause: la chorale composée d'une dizaine d'individus était supposée accomplir une performance de 24h de musiques et de chants en continu au profit d'une oeuvre caritative. Si j'emploi le terme "supposé", c'est parce que suite à un incroyable concours de circonstance, l'épreuve s'est retrouvée réduite à 1h...

La chorale est en haut de l'image... Mais si!
Le petit groupe de personne qui a l'air de regarder en bas

En revanche, la célébrité censé parrainer l'évènement s'est tout de même pointé. Et quelle pointure! Deux étudiantes m'avait parlé de ce chanteur de variété à peine deux semaines auparavant. Elles me l'avaient décrit comme étant la plus grosse farce du pays: un playboy quadragénaire nourrissant l'intime conviction d'être l'idole de ces dames, et dont les performances vocales couvrent avec peine une chorégraphie des plus approximative. Quelle a été ma surprise en le voyant monter sur la scène pour pousser la chansonnette! J'ai passé l'un des meilleurs moments de ces neufs mois en Islande, et ai découvert un nouveau sentiment à mi-chemin entre la moquerie sincère, et l'empathie profonde que je ne réservait jusque là qu'à Mickael Vendetta et au mec qui a apporté des fleurs à la stripteaseuse du club en bas de mon ancien chez moi.

Comme je ne suis pas égoïste, je vais également vous laisser en profiter. Fine fleur de la blogosphère, je vous demande un tonnerre d'applaudissement pour Geir Ólafs!

Premier jour de l'été

Il y a 5 jours précisément, soit le 22 avril 2010, il ne se passait absolument rien dans le monde... Pas de fête nationale, pas de journée dédicacée aux raton-laveurs, seulement quelques inconvenances liées aux perturbations du trafic aérien (et une Ola pour le volcan!).

Et vive l'été!

Seulement comme l'Islande n'est pas un pays comme les autres, on a pu fêter le 22 avril le premier jour de l'été! Tout comme son homologue français, le 21 juin, cette journée célèbre l'arrivée de la saison chaude sur l'ile septentrionale, à quelques différences près...

  • Vous l'aurez noté, en Islande on célèbre la venue de l'été deux mois plus tôt qu'en France.
  • Ici, c'est tellement chouette de voir approcher les beaux (et longs) jours de l'été, que les islandais en ont fait un jour férié.
  • Quand on attend l'été en Islande, le gouvernement ne met pas en place de "plan canicule".
  • Le 22 avril, il a neigé.

J'imagine la réaction des plus anarchistes: "P[urée], ce pays de m[er Nordique] est vraiment peuplé de t[erritoriaux]!!!"


Même couchant, on apprécie le retour du soleil
après ses 2 mois d'absence!

Rassurez vous néanmoins, car ce vieux proverbe islandais promet des jours meilleurs: "Quand le 22 du mois d'avril, on se pelle les sourcils, on est sûr qu'au mois de juin, on sortira en maillot de bain". (Proverbe traduit de l'islandais, et dont seul le sens profond a pu être retranscrit par l'auteur).

vendredi 23 avril 2010

Eyjafjallajökull, comme ça se prononce!

Le volcan Eyjafjallajökull a déchainé les médias du monde entier depuis quelques semaines, et comme on pouvait s'y attendre, les envoyés spéciaux ont rencontré quelques difficultés lorsqu'est venu le moment de prononcer correctement le nom dudit volcan.

Prononcé "Eh-ya-fyadt-la-yoe-kudtl", même les plus entrainés n'ont pas pu faire face au challenge que représente ce nom phonétiquement antipathique. Alors que certains l'ont tenté façon yaourt, d'autres l'ont directement désigné comme Celui-dont-on-ne-peux-pas-prononcer-le-nom.

Chaque pays a trouvé sa propre technique pour tenter d'approcher cet arrangement hostile de syllabe à l'image des américains, toujours très branché denrées alimentaires, avec un désormais légendaire: I-forgot-my-yogurt.

Vous pouvez bien sûr aller regarder les quelques compilations en ligne. Mais pour vous, public, voici un extrait d'une émission récemment diffusée aux Etats-Unis. Je suis désolé pour ceux qui ne parlent pas anglais.


Rahlala... Qu'est se qu'on se marre en Islande!

Ça y'est! Après plus d'un mois d'absence sur le blog et des fans en instance de pendaison, j'en ai enfin terminé avec mes examens et suis désormais officiellement considéré comme libre aux yeux de la communauté étudiante. Je peux désormais me consacrer entièrement à mon blog; et pour ceux qui s'inquièteraient d'un accidentel oubli de sujet, sachez que je garde une trace écrite de tous les évènements importants qui ont constituée ce début d'année 2010, donc comme le dirait la classe moyenne bourguignonne: "Y'a pas d'souci". Les pendus peuvent donc se dépendre, et les autres jeter leurs antidépresseurs, la chasse au pingouin à crête bleue est à nouveau ouverte!

Je commencerais logiquement cette chronique nordique par un évènement qui a touché toutes les populations d'Europe du nord, de l'ouest, un peu de l'est... enfin bref beaucoup de monde. Je parle bien sûr de l'éruption de l'Eyjafjallajökull dont la prononciation fait l'objet de nombreux quolibets à travers la presse internationale et qui méritera un article ultérieur; le correcteur d'orthographe lui-même semble en conflit avec le mot et me propose à la place "j'emmouscaillasse" que je ne connaissais pas...

Le glacier vu d'avion, comme le dirait
Dumbledore: "Ca Fumesec"

Ainsi que l'a justement fait remarquer Matthieu Dos Santos, ami de longue date, mes pronostics concernant le temps de perturbations des aéroports s'est avéré quelque peu erroné. Je vous explique donc ce qu'il s'est passé. Le volcan est rentré en éruption le 20 mars, entrainant les conséquences habituelles liées à une éruption volcanique: explosion, coulées de lave, nuage de cendre et une incroyable recrudescence touristique.

Dans la fraicheur de la nuit, rien de mieux qu'un
volcan pour réchauffer l'ambiance!


Seulement, ce volcan situé sur un glacier (Jökull veut dire glacier en Islandais) a rapidement réalisé qu'il ne causait pas suffisamment de dégâts et qu'il n'aurait par conséquent pas l'exposition médiatique dont il rêvait depuis ses débuts néanderthaliens. Il s'est donc réfugié sous neige, ce qui a eu deux conséquences majeures:
- Au contact de la lave, la glace a fondu provoquant des inondations massives sur toute la région du sud. La ville de Vik et les quelques maisonnettes dispersées ça et là ont ainsi été évacués une seconde fois par les autorités. De plus la route joignant cette région avec le reste de l'Islande a été fermée, coupant par conséquent le patelin de toute source d'approvisionnement.
- En passant sur tous les détails techniques, l'eau froide résultant de la fonte de la glace a interféré avec les émissions du volcan provoquant la cristallisation des particules de cendre, qui agrégées dans un nuage a formé une structure dangereuse pour les réacteurs des avions.

Le nuage le plus célèbre du monde


Tout cela a entraîné comme vous le savez sans doute la fermeture des aéroports dans la majorité des pays Européens, pour des raisons de sécurité. Ainsi lundi, seuls 30% des vols Européens ont été assurés, provoquant la colère des usagers et le désespoirs des vacanciers. Le trafic aérien étant considérablement plus développé qu'il y a 20 ans, les conséquences de l'éruption ont également entrainé une surenchère médiatique passablement ridicule. J'ai ainsi reçu des mails de soutient de la famille et des amis localisés dans de nombreuses régions du monde, me demandant pour la plupart si j'avais survécu au drame. Cependant, il n'y a vraiment pas eu de conséquences sur Reykjavik, ainsi que sur les autres 98% du territoire.

Une bien belle interprétation du
"cheval qui s'en fout", il est pourtant plus près
du volcan que tous les journalistes qui s'affolent.

En revanche on se marre tous les jours en regardant les flash infos et les blagues autour du volcans fleurissent comme les groupes Facebook le concernant. Le volcan serait ainsi la solution islandaise pour limiter la recrudescence des vols sur le continent.
Je vous invite également à rejoindre les groupes: "Volcanic ash: preventing terrorism since 15/04/10", "Don't mess with Iceland, we'll close your airports", and "Iceland used GIANT ASH CLOUD - it's super effective against the Flying type"


Plus inquiétant cependant, le volcan adjacent, Katla, est susceptible de rentrer en éruption à son tour. Faisant passer l'éruption de son homologue pour une flatulence de ouistiti, il pourrait quant à lui provoquer des conséquences désastreuses sur le pays, et bien sûr aggraver la situation au niveau du trafic aérien... Le seul point positif serait qu'il permettrait aux journalistes de prononcer son nom correctement.

L'Eyjafjallajökull en chaleur...

En souhaitant que ce scénario ne se produise pas, je vous envoie mes voeux les plus sincères en signaux de fumée.

Note du bas de la page: N'ayant pas eu la chance d'aller moi même au volcan, les photos sont celle de mon colocataire-photographe-polak Piotr. Vous pouvez visiter sa page web pleine d'autres photos de ses voyages. (lien à droite)

dimanche 21 mars 2010

Ça pète le feu en Islande!

Malgré les débordements liés à mon emploi du temps, je trouve 10 minutes pour griffonner cet article sur un évènement que je ne pouvais pas ne pas couvrir! En effet hier soir, l'un des flancs de Eyjafjallajökull est entré en éruption! Et si cela semble si exceptionnel, c'est déjà parce qu'on parle d'une éruption volcanique, et que c'est pas banal, mais en plus parce que ça fait plus de 200 ans que ça n'était pas arrivé.


mercredi 10 mars 2010

Le clergé...

C'est en ce pluvieux mercredi du mois de mars, après les chutes de neiges qui ont immaculé le pays, que je décide de rédiger cet article tant attendu sur la religion en Islande, ainsi que les édifices de cultes qui parsèment cette belle contrée.

Evidemment, quand on parle Islande, on pense Vikings! Et qui dit Vikings entraîne immédiatement la notion de religion païenne polythéiste célébrant des divinités marginales telles que Thor, Odin et bien d'autres noms bien plus antipathiques linguistiquement parlant. Vous qui adhérez à cette conception archaïque de la religion en Islande, vous faites bien de lire cet article!

En effet, depuis le Xème siècle, les islandais se sont majoritairement tournés vers Luther. Avec 91% de la population derrière lui, on peut féliciter le bonhomme. Le pays compte également 4% de chrétiens et le reste réparties en communautés mineures. Pour rire un peu, on peut par exemple prendre la communauté bouddhiste qui compte 445 fidèles en 2007... Ensuite on peut se rendre compte qui s'agit de presque 0.5% de la population, et enfin rire un peu plus.

Hallgrimskirka, la plus grande église de Reykjavik
juste à coté de là où je vis.

Je vais donc me concentrer, pour cet article, sur les lieux de culte de l'église luthérienne. Alors que la plupart des régions du monde honorant le culte luthérien arborent de magnifiques édifices à la gloire de l'Église, sur un modèle respectant le traditionnel schéma croisé, l'Islande a choisi de se distinguer. Ainsi, on ne sait pas vraiment comment tout ceci est arrivé, mais quelqu'un à dû foirer quelque chose quelque part... En excédant d'idées révolutionnaires, ils ont dû refiler les responsabilités de chantier des églises à tous les excentriques designs qui demandaient un projet... Ceci dit on est jamais à court de surprises quand on visite le pays! Personnellement j'ai bien mis 5 minutes avant d'identifier la dernière!


Heureusement, quelques rescapées du massacre subsistent encore çà et là dans les nombreux patelins d'Islande.

vendredi 26 février 2010

Þorrablót (ou la preuve qu'on est pas ce qu'on mange)

Bonjour à tous! Enfin après presque un mois d'absence sur le blog, je trouve un peu de temps pour rédiger un nouvel article. S'il est possible que mon clavier soit un peu rouillé, mon enthousiasme lui reste intacte!

"Mais Quentin! Nous étions inquiet... Où étais tu pendant tout ce temps?"
Excellente question petit bonhomme! Il est vrai qu'un mois sans rien ajouter à ce blog, c'est un peu comme attendre l'âme soeur... On attend tous les jours que quelque chose arrive, et c'est au moment ou on s'y attend le moins que ça nous tombe dessus. Ce dernier mois a été un enfer d'organisation... Alors que mon dernier semestre balançait entre l'université, mon équipe de volley, et mon équipe fille à entraîner, une partie de moi a décidé que dormir 8h par nuit c'était 4h de trop! Je me suis ainsi intégré à l'International Comitee de mon université (censée faire le lien entre les étudiants étrangers, les étudiant islandais, et l'administration); ça m'occupe quelques heures de plus par jour. Je suis également salarié de mon équipe fille puisque je touche l'équivalent de mon loyer par mois en les entrainant, je suis donc tenu à plus de rigueur et à des objectifs de fin de saison... Et vous savez quoi? J'adore ça! Mais tout ça était un peu dur à gérer au début, et le blog a dû passer après...

"Mais Quentin! Pourquoi as tu intitulé ton article Þorrablót si c'est pour nous parler de ta vie ?"
Alors déjà, j'aimerais bien que tu lèves le doigt si tu veux dire quelque chose, il se trouve que c'est mon blog... Deuxièmement tu apprendras que la patience est une vertu, et que j'y viens justement.

Þorrablót est une célébration traditionnelle islandaise! Il s'agit originellement d'un festin organisé à la fin de l'hiver, à l'occasion duquel les indigènes sortaient toutes les denrées préservées jusqu'alors. Comme à l'époque des Viking, Whirlpool n'avait pas encore percé dans l'industrie du réfrigérateur, la nourriture était préservée dans le sel dans le meilleur des cas (voir ci dessous).
Aujourd'hui, Þorrablót est un évènement annuel imprégné des antiques coutumes. Les convives partagent des mets variés, allant de Hákarl (requin pourri) jusqu'à la tête de mouton en passant par les testicules broyées dudit mammifère.

"Tiens, tu oublies ta tête de mouton!"

Pour rien au monde, je n'aurais manqué un tel évènement! Le défi pour mon bizutage était d'avaler absolument tous les plats présents sur le buffet, en rajoutant autant de morceaux de Hákarl dans mon assiette que le numéro 7 de l'équipe d'Islande de handball avait marqué ce soir là (7 buts le bâtard!).

Hakarl, certainement la limite entre "comestible" et "mortel"

Pour vous donner une idée du challenge, je vais rentrer dans les détails de la préparation du requin seulement en vous épargnant le reste.
Hákarl est donc de la viande de requin fermentée de 6 à 12 semaines selon la mode, puis mis à sécher pendant une durée allant de 4 à 5 mois... Sachant que la viande de requin fraîche est toxique en raison de sa forte concentration en acide urique (oui oui... urique comme urine...) et en ammoniaque (décidément très pipi), elle est soumise à une préparation spéciale! Attention pas "spéciale" comme dans "On vous a réservé une surprise spéciale"! Plutôt "spéciale" comme dans "Mmmhhh... ce gâteau menthe et vinaigre est ... comment dire... spécial!". En effet, pour assainir la viande, on creuse un trou dans le sable jusqu'à atteindre le gravier, on y place la viande, on rebouche le trou et on met de grosse pierres dessus pour compresser la chair et ainsi en faire sortir toutes les toxines! Si vous avez l'impression d'être passé à coté des règles élémentaires de l'hygiène, c'est normal! Mais comme on dit ici : "Ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort!"

Cabane de fermentation

Pour la petite histoire, j'ai tout mangé, tout bu, et ai passé ensuite une heure au dessus de la cuvette de porcelaine à interroger le requin pour savoir si oui ou non il voulait ressortir...

Les photos sont en bonus.

Possédé par le requin... je remercie la photographe
d'avoir immortalisé l'instant...

samedi 30 janvier 2010

Islande - France : le match de l'année

Sérieusement, quelles étaient les chances que j'aies l'occasion de voir une demi-finale de handball Islande - France, en Islande, entouré par une foule de locaux qui ne vivent que pour ce sport ?!
Quelles étaient les chances qu'après avoir chambré tous les islandais que j'ai pu croiser, mon Karma laisse l'équipe de France gagner ce match, et me laisse par la même me repaître de leur humiliation?
Quelles étaient, enfin, mes chances de rentrer vivant après la fessée qu'on leur a infligé, alors que j'ai regardé le match dans un pub rempli d'islandais, que j'ai chanté la marseillaise, et que j'ai applaudis à chaque but marqué par la France?

Karabatic, "l'homme à tuer" pour toute l'Ile.

Car oui, la France aujourd'hui a gagné de 8 points l'équipe d'Islande, rafraichissant ainsi le souvenir de l'odieuse déculottée de Pékin en 2008. Et j'ai savouré chaque instant de ce match, entouré par des indigènes survoltés...
Car oui, malgré la défaite les islandais ont su rester digne, et m'ont laissé rentrer chez moi en paix au lieu de céder à la tentation un peu trop facile de me coincer à 7 dans les toilettes pour me faire revivre la rencontre depuis le terrain...

Et pour tout ça, merci!

samedi 23 janvier 2010

La bonne résolution 2010

Car oui, il fallait bien en publier au moins une!

Je ne sais pas quelle est la situation exacte des autres étudiants Erasmus (et je compte sur vous pour publier vos commentaires et enrichir le débat), mais le premier semestre ici a plutôt présenté un fossé entre étudiants locaux et nous autres étrangers. En effet, l'islandais, même s'il est très ouvert entre 00h00 et 7h00 a quelques difficultés d'ouverture au dialogue lorsqu'il se présente sous sa forme diurne.

Ils sont formés dès la naissance à repousser l'étranger.

C'est pourquoi nous avons commencé à planifier des activités et autres réjouissances censées rapprocher les minorités (nous, parce que nous sommes des produits d'import en Islande; les islandais... parce qu'ils représentent une minorité à l'échelle mondiale...).

Ainsi, nous sommes allé skier à Akureyri il y a deux semaines de cela. Ce fût la première fois en 5 mois dans ce pays que j'ai vu les islandais se fondre parmi les étudiants étrangers! C'est donc afin de pouvoir renouveler l'expérience que je fais parti du comité international de l'université. Notre principale mission consiste à trouver des plans d'attaque pour intercepter les autochtones dans leurs moments de faiblesse et ainsi, lier des liens d'amitié profond et sincère.


Nous sommes sur la bonne voie; let's keep in touch!

Coupe d'Europe de Handball 2010

Vous êtes tous plus au moins au courant que se tient en ce moment la coupe d'Europe de Handball 2010 en Autriche. Beaucoup d'entre vous - club très fermés de mes amis proches, famille, et pièces rapportées - m'ont demandé quel était le sport national dans ce beau pays des glaces. Alors que vous pensiez quasiment tous qu'ils passaient leurs journées dans un bobsleigh, je vous rétorquais que le basket, le handball et le football se partageaient la vedette.


Je me vois cependant contraint de réviser ma propre opinion sur la question! En effet après avoir assisté à un match de foot (voir Islande-Norvège) qui comptait pour la qualification pour le mondial 2010 dans un petit stade pas très rempli, et n'ayant pas vu d'équipe nationale de basket, le handball et l'attention qu'il suscite en ce moment dépasse très largement tous les pronostics!

Si vous croyiez avoir vu de l'engouement pour le mondial 1998, si vous croyiez que le 11 septembre était un évènement national sans précédent, et si vous croyiez que la rediff' du "père Noel est une ordure" tous les Noëls depuis sa création est un succès pour l'audimat, vous vous trompiez!

Pendant les 2 semaines que durent la coupe d'Europe, le pays vit handball, pense handball, mange handball (je sais c'est pas bon...). Vous ne verrez pas un Islandais qui ne suit pas le match! J'étais en cours il y a 2 jours à l'occasion du match Autriche - Islande: une trentaine d'écran d'ordinateurs portables devant moi, et sur ces trente écrans le match en streaming et en direct! Et la vous me direz "ah bin sympa pour le prof!" Mais non! Lui était apparemment dégouté de faire cours et demandait l'avancée du score en moyenne toutes les 5 minutes, tout a fait conscient du fait que tout le monde était occupé ailleurs.

Je rappelle pour mémoire que lors de leur dernière compétition mondiale aux Jeux Olympiques de Pékin, l'équipe d'Islande est arrivée en finale et s'est fait botter les fesses par ... la France bien sûr! Autant vous dire que je prétends être Roumain depuis une semaine...

mercredi 13 janvier 2010

Sus à la nouvelle année!

Et voila, déjà les cours ont repris... mais la morosité n'est cependant pas à l'ordre du jour!

Car si Noël était synonyme de départs multiples et d'adieux déchirants, la rentrée nous apporte quant à elle son lot de nouvelles têtes, et sa fanfare de nouvelles nationalités! Ainsi nous avons eu le droit à un débarquement massif de polonais, un cargo de français, un autocar d'américains, et un bon monospace de sudistes coréens. De nouvelles connaissances donc, mais aussi des fêtes en pagaille et autant de façons de dire "santé" qu'il y a de noms imprononçables!

Evidemment parmi cette foule de bleusaille, nous, on passe pour les anciens, les sages, ou autres survivors. C'est très gratifiant, et puis ça nous permet d'avoir les premières bières gratuites quand on sort...

Ne vous inquiétez pas, on garde cependant la tête froide: le "Monsieur" n'est de rigueur qu'après 18h, pour plus de familiarité.

lundi 11 janvier 2010

Notre nouvelle université

Chers résidents occasionnels de cette page web hébergée par un serveur extérieur, bonjour!

Aujourd'hui, nous avons finalement bougé dans le nouveau building de notre université, que nous convoitions depuis notre arrivée à Reykjavik, il y a 5 mois de cela. Ce nouveau bâtiment n'est pas totalement achevé, sent encore la peinture fraîche et le bois dernièrement poli, et a aujourd'hui accueilli la quasi totalité des étudiants (près de 3000), tout le corps administratif, les employés du bâtiment et leur marteau piqueur, et le ministre de l'éducation islandais.


L'endroit est magnifique, fonctionnel et a la curieuse particularité de présenter une plage privée et des hot tubs sur ledit littoral... marrant...
Il y a des salles de travail de groupe avec des tableaux Veleda dans chaque salle (je rêvais d'écrire tableau Veleda dans ce blog, ça devait bien faire 10 ans que je n'avais pas employé ce mot), des fauteuils en cuir et des prises partout pour brancher notre électro-ménager.


C'est pas trop la classe?

vendredi 8 janvier 2010

La crise fait des ravages!

Une des grandes chances que j'ai, enfin je me comprend, c'est de tomber en pleine crise du pays. Cela me permet entre autre d'en observer les conséquences directes, ainsi que le comportement des islandais face à cette grande catastrophe monétaire mondiale.

Et là il se trouve que quelque chose de grave est arrivé il y a quelques jours...


Je replace les choses dans leur contexte brièvement: grosse crise bancaire en 2007 partant du marché immobilier aux USA. Le marché monétaire islandais repose pratiquement sur leur système bancaire, alors fringuant. Création à Londres en 2006 de Icesave, banque en ligne et filière de Landsbanki, l'une des principales banques islandaise. Comme Icesave propose des taux d'interets extrêmement attractifs, tout le monde se jette dessus et le métro londonien en devient un des principaux actionnaires. La filière compte même très vite plus de client que la population islandaise elle même, avec une majorité Néerlandaise et Britannique. Seulement voila, avec la crise des subprimes, la banque voit ses pertes s'élever à 3,5 milliards d'euros (pas bon du tout ça). Dans l'impossibilité de faire face, Icesave gèle les comptes et quitte le navire!

Sur fond de vieilles querelles islando-britannique (voir l'article sur la Cod War), les gouvernements britannique et néerlandais exigent le remboursement intégral de la dette.


Les islandais avaient comme projet d'intégrer l'UE, ce qui pourrait leur apporter une stabilité monétaire, et une ouverture des marchés. Mais les récentes conjonctures les mettent dans une situation pour le moins inconfortable:
- s'ils décident de payer la dette, cela les pousse à une dette publique s'élevant à 130% du PIB, et compromet donc leur adhésion à l'UE et à l'euro (les conditions de stabilité monétaires sont de 60% du PIB pour l'adhésion à l'euro)
- s'ils décident de ne pas payer, ils s'exposent à l'ire britannique et s'exposent par la même à un veto pour leur entrée dans l'Europe des 27.
Voila quelle était la situation il y a une semaine et demie de cela.

Le président islandais à récemment décidé de signer la loi pour le remboursement de la dette. Une vive opposition s'est immédiatement levée, et une pétition rassemblant 60000 signatures à déjà été achevée. Cette pétition a eu pour effet de soumettre la population à un référendum pour savoir si oui ou non ils acceptaient de payer.
Cependant la population islandaise est partagée entre ceux qui estiment qu'ils doivent payer la dette, qui s'élèverait à 20000€/ tête, étalée sur 17 ans (imaginez la famille de 6 personnes qui doit payer la modique somme de 120000€...). Egalement le clan de ceux qui pensent que l'entière responsabilité de ce désastre économique incombe uniquement aux autorités bancaires et qui refusent par conséquent de verser ne serait-ce qu'une seule couronne. Enfin le parti modéré qui pensent qu'il faut renégocier avec les créanciers, mais qu'il s'agit d'une responsabilité nationale et qu'il faut participer à l'effort de guerre!
En clair tout ceci soulève des tensions au sein du pays, et nous attendons avec impatience le résultat du référendum qui sera mené courant février... sachant que ce même référendum suscite des interrogations étant donné son coût élevé, 200 millions de couronnes soit plus d'1 million d'euros.

En espérant ne pas atterrir finalement en pleine guerre civile, un beso.